Défaite cruelle à Bourg 82 80

Il y a des défaites qui font mal, et puis il y a celles qui laissent une vraie colère froide. Celle concédée par l’Élan Chalon à Ekinox ce vendredi soir face à la JL Bourg (82-80) en fait clairement partie. Parce que oui, Chalon a perdu. Mais surtout parce que Chalon a largement dominé ce match pendant plus de 30 minutes, avec un contenu collectif et défensif remarquable, avant de voir tout basculer dans un dernier quart-temps aussi irrespirable que frustrant.

Dès les premières minutes, l’Élan impose son rythme. Une défense énorme, agressive, intelligente, avec une presse tout terrain qui fait complètement dérailler la JL Bourg. Les Burgiens perdent des ballons à la chaîne, incapables de répondre à l’intensité chalonnaise. Leray intercepte, Mutts oriente, Gaudoux verrouille la peinture : Bourg est asphyxié. Résultat, Chalon prend rapidement les commandes et déroule un basket collectif de très haut niveau. Les passes circulent, les rôles sont clairs, tout le monde apporte. Même avec un Hill longtemps sans réussite, l’Élan creuse l’écart et atteint la pause avec 13 points d’avance (48-35), totalement mérités. Ekinox est silencieuse, seuls les supporters chalonnais se font entendre.

La reprise voit logiquement Bourg tenter de réagir, mais Chalon tient bon. Malgré quelques runs adverses, l’Élan répond, notamment par un énorme tir primé de Cuthbertson et par l’activité incessante de Gaudoux et Leray. À l’issue du troisième quart-temps, Chalon est toujours devant (66-61) et semble avoir les armes pour aller au bout. L’intensité est maximale, le match est dur, engagé, parfois à la limite… bref, un vrai match de haut de tableau.

Et puis arrive ce dernier quart-temps lunaire. Dans un match avec autant d’intensité, attendre plus de 7 minutes pour voir la première faute sifflée contre Bourg interroge sérieusement. Pendant ce temps-là, Chalon est rapidement envoyé dans la pénalité, les fautes s’accumulent, la frustration aussi. Les Chalonnais continuent pourtant de se battre, Hill sort enfin de sa boîte avec un tir monumental à 46 secondes de la fin pour repasser devant. À ce moment-là, on y croit. Tous.

La fin est cruelle. Sur la dernière action, Hill manque le lay-up de la gagne, Gaudoux est clairement poussé dans le dos au rebond. Pas de faute. Rideau.

Entre-temps, il y aura aussi cette séquence surréaliste au rebond, lorsque tout le monde plonge au sol et que les arbitres vont… regarder la vidéo pour un éventuel « vilain geste ». Sur les images, on voit clairement un joueur de Bourg balancer le bandeau de Justyn Mutts. Aucune sanction. Pas de technique. En revanche, quelques minutes plus tard, la technique tombera pour Cuthbertson. Cherchez la cohérence. Pendant ce temps-là, le coach burgien Frédéric Fauthoux peut gesticuler, sortir de sa zone, protester en permanence : jamais averti.

Et que dire de la fin de match, lorsque des membres du staff de Bourg viennent faire des gestes obscènes en direction du kop chalonnais, pendant que certains joueurs viennent narguer les supporters ? C’est petit. C’est stupide. Et franchement, ça ne plaide pas pour eux. Quant à Ekinox… une salle bien silencieuse quand ça ne mène pas au score. On ne vous envie pas.

Les statistiques, elles, parlent d’elles-mêmes et renforcent encore les regrets. Chalon a mené 31 minutes et 56 secondes, contre seulement 5 minutes pour Bourg. Les Chalonnais terminent avec 23 passes décisives contre 14, 12 interceptions contre 10, et un collectif bien plus fluide. En revanche, l’écart aux lancers francs saute aux yeux : 35 tentés pour Bourg, seulement 17 pour Chalon. Dans un match aussi engagé, cet écart interroge forcément. Bourg inscrit 19 points sur la ligne quand Chalon en marque 11. Et côté fautes : 28 sifflées contre l’Élan, 21 seulement contre Bourg.

Individuellement, Gaudoux (17 points, 6 rebonds, 4 passes) a été précieux, Leray omniprésent (9 points, 5 passes, 3 interceptions), Tucker et Nadolny efficaces, Mutts encore essentiel dans l’ombre (6 rebonds, 6 passes). Ce match, Chalon ne le perd pas par manque de niveau ou d’envie. Il le perd sur des détails, des décisions, et une fin de match qui laissera beaucoup de questions.

Oui, la frustration est immense. Mais malgré tout, on peut être fiers de cet Élan-là. Fier de l’intensité, fier du collectif, fier de l’état d’esprit.