Le Colisée attendait une fête, il a vécu un match hors norme. Une rencontre hachée, interminable, tendue de bout en bout, où le basket a souvent disparu derrière les sifflets et la crispation générale. Au final, malgré un Jeremiah Hill incandescent (29 pts), l’Élan Chalon s’incline 75–69 face à Strasbourg dans un Colisée qui aura rarement autant grondé.
Le début de match donne immédiatement le ton : Strasbourg impose son physique, entre dans la raquette comme dans du beurre, Joseph et Gregg scorent en puissance, et Chalon bafouille son attaque (3–11 après 5 minutes).
Un Colisée tendu, déjà méfiant de l’arbitrage, voit les fautes s’accumuler : 8 minutes de jeu, déjà 10 lancers pour la SIG.
C’est finalement Jeremiah Hill qui sonne la révolte avec un lay-up + faute (5–11), mais la SIG garde la main : 12–20.
Et puis… tout bascule entre le coup de sirène qui signe la fin du premier quart temps et le début du second quart temps.
À la toute fin du premier quart, un échange verbal entre Keene et Choupas fait exploser les compteurs :
– technique pour Choupas
– technique pour Keene
– technique pour Gailitis (coach SIG)
Puis… juste avant le début du deuxième quart temps, Keene continue de parler, 2e technique = expulsion.
Le coach proteste, 2e technique = expulsion.
Le Colisée devient un brasier. 3 lancers de réparation pour l’Elan transformés par Cuthbertson.
Les Chalonnais profitent de la confusion quand le jeu reprend : Hill vole un ballon, Tucker trouve enfin la mire, Mutts se bat, et l’Élan passe devant pour la première fois (27–24).
On a retrouvé le Jeremiah Hill que toute la salle attendait. Le public exulte quand il enquille deux tirs impossibles dans le deuxième quart, dont un trois points en déséquilibre improbable (36–31). Hill joue libéré, chambre le public, galvanise ses coéquipiers.
29 points, 5 rebonds, 6 passes, 5 interceptions, 35 d’éval — une masterclass.
Mais cette performance c’est l’arbre qui a caché la forêt, car Jeremiah n’a pas eu de relai offensifs hier, Zac n’a marqué que sur lancers (11/11), aucun autre joueur n’a scoré plus de 7 points, une vrai disette… La faute à une défense Strasbourgeoise physique qui a mis sous l’éteignoir les intérieurs chalonnais, bloqué l’accès à la raquette et mis la pression sur les shooters extérieurs.
La soirée appartient aussi à Nelly Joseph, le bourreau silencieux :16 points, 18 rebonds, dont 9 offensifs. Il a littéralement mangé la raquette.
La stat qui tue : 52 rebonds à 26 pour Strasbourg.
Impossible de gagner dans ces conditions.
Une erreur à la table fait croire au public que l’Élan mène 38–37. Correction : 36–37. Une ambiance encore un peu plus tendue.
Le troisième quart est un bras de fer épuisant. Hill brille encore (46–47 puis 49–47 après son tir primé), mais Strasbourg répond avec sang-froid : Gregg, Brown, Maille.
La tension est telle que Delord prend une technique pour protestation, sous les huées du public.
Fin du 3e quart : 53–52. Rien n’est fait.
Chalon défend fort, revient à 59–59 grâce à Mutts puis Hill.
La salle est debout.
Puis vient l’action qui fait basculer le match : Jean-Baptiste Maille, plein de sang-froid, rentre un énorme trois points dans le corner.
62–68. Le Colisée s’effondre.
Les dernières minutes ressemblent à un interminable concours de lancers (40 tentés pour la SIG, 21 pour Chalon).
Brown et Ndoye assurent, Chalon s’accroche mais s’incline : 69–75.
Elric Delord (coach Élan Chalon) dans le JSL :
« Ce soir, les gars n’ont pas tout donné… mais ils n’ont pas pu tout donner. Lionel joue 14 minutes, prend 5 fautes. »
« On s’en prend à nous-mêmes. On manque des choses. »
« Le match dure 2h20. 61 lancers-francs… C’est une purge. Même moi, je m’embête. »
Une critique sans détour, qui a résonné chez les supporters comme un constat partagé.
Jeremiah Hill :
« Certains ont raté des tirs et se sont découragés. Ce n’est pas qui on est. »
« Moi, j’ai enfin mis dedans… après trois mois. »
Hill a dominé, mais son message est clair : mentalement, l’équipe doit rester soudée.
Les forces de Strasbourg :
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Rebonds : 52 à 26 → le gouffre.
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Joseph : 16 pts – 18 rebonds – 29 d’éval
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Maille & Brown : 26 points combinés, des tirs précieux dans le money-time.
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29/40 aux lancers (72%).
Côté Élan Chalon :
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Hill : 29 points, 35 d’éval, énorme.
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Cuthbertson : 11 points et 11/11 aux lancers.
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Tucker : 2/8 à trois points
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Mutts : limité par les fautes (4)
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Gaudoux : seulement 14 min, 5 fautes
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8/30 à trois points (26%) → trop court pour gagner un match fermé.
Difficile d’ignorer l’arbitrage. Le public l’a compris très tôt. Les joueurs aussi.
Entre l’expulsion surréaliste du duo Keene–Gailitis, les 61 lancers-francs, les fautes offensives fantômes, les écrans mobiles oubliés et le money-time ultra-sifflé, le match a viré à la caricature. Quand les hommes en noirs se prennent pour des starlettes et volent la vedette aux joueurs, cela donne « une purge » comme l’a exprimé le coach. Et les exemples se multiplient en Betclic Elite. Limoges, Dijon, Chalon en une semaine… A quand un électrochoc ?
Si l’on ajoute le froid sportif (seulement 9 minutes menées par Chalon), la frustration est totale.
L’Élan devra surtout apprendre à jouer à domicile avec la même agressivité qu’à l’extérieur.
Le staff l’a compris, les joueurs aussi.
Prochain rendez-vous : rebondir, vite. Et ce sera à après la trêve internationale en Coupe de France le 3/12 à Tours, sans vraisemblablement Gaudoux ni Hill qui rentreront à peine du rassemblement de l’équipe de France et du Cameroun.

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