Ils viennent, ils perdent et ils sont s’en vont ! Le Derby pour Chalon !

Quel derby ! Dans un Colisée bouillant, l’Élan Chalon a remporté une victoire autoritaire face à la JDA Dijon (90-74). Un match intense, physique, parfois haché — 57 fautes sifflées, 56 lancers tentés — mais dominé dans la durée par des Chalonnais solides, appliqués et surtout irrésistibles en fin de troisième quart-temps.

Dès l’entre-deux, le ton est donné : chaque ballon compte, chaque contact fait mal. Les deux équipes se rendent coup pour coup. Dix-sept changements de leader, un écart maximum de 6 points pour Chalon, 3 pour Dijon… Personne ne lâche. La maladresse extérieure chalonnaise (0/10 à trois points en première mi-temps) empêche l’Élan de se détacher, mais l’activité des intérieurs fait la différence : Mutts et Gaudoux cumulent 15 points et font la loi dans la peinture. Hill, lui, multiplie les pénétrations tranchantes pour garder Chalon dans le match.

Puis, symbole d’un soir où tout le groupe aura répondu présent : la nouvelle recrue Jordan Tucker brise la série noire à trois points en plein deuxième quart. Derrière, Cuthbertson et Hill enchaînent, le Colisée rugit, et les Rouges et Blancs prennent enfin un petit matelas. À la pause, Chalon mène 45-40 : mérité, construit, prometteur.

De retour des vestiaires, les hommes d’Elric Delord passent la vitesse supérieure. Le troisième quart est un modèle du genre : 24-12. Hill distille deux passes décisives lumineuses pour Gaudoux et Cuthbertson, la défense reste intraitable, et Chalon garde la tête froide malgré la pluie de coups de sifflet. Les deux équipes vivent sur la ligne (22/29 pour Chalon, 27/28 pour Dijon), mais l’Élan reste devant, solide dans l’impact.

Et puis vient la folie. Dernière minute du troisième quart : Hill, dans le corner, en déséquilibre, dégaine à trois points… ficelle ! Sur la remise en jeu, Tonnelier intercepte, sert Naji, qui décale Choupas… deuxième primé d’affilée ! Le Colisée explose, l’écart grimpe, le match bascule. 69-52 à la fin du quart : le trou est fait.

Le dernier acte est une démonstration. Hill continue son show avec un nouveau tir primé, Anochilli-Killen ajoute deux points plein d’énergie, Tonnelier conclut une belle séquence collective. Dijon, étouffé, ne répond plus. La JDA finit à 17,9 % à trois points (5/28), incapable de recoller. Chalon, lui, a su frapper au bon moment : 8/31 de loin, mais les bons au bon instant. L’écart monte jusqu’à +24, le Colisée chante, la fête peut commencer.

Le kop lance un  “Aux armes !”, repris par toute la salle, avant le traditionnel “Ils viennent, ils perdent et ils s’en vont !”. Les joueurs, portés par leur public, partagent un tour d’honneur puis s’invitent dans la tribune du kop Elan Passion : chants, rires, accolades — la communion parfaite entre l’équipe et ses supporters.

Les chiffres confirment ce que le terrain a montré : Chalon a dominé Dijon avec sérieux et intensité.Le chef d’orchestre se nomme Jeremiah Hill, auteur d’un match plein : 14 points, 8 passes décisives, 5 interceptions, et une évaluation de 15, tout en dirigeant le tempo du match sans jamais trembler.

À ses côtés, Zac Cuthbertson a brillé avec 18 points (66 % à deux points, 80 % aux lancers) et une présence constante des deux côtés du terrain.cLe capitaine Lionel Gaudoux a encore répondu présent dans la raquette (13 points, 7 rebonds, 3 passes) tandis que Yohan Choupas a apporté l’adresse extérieure qui manquait (10 points, 2 tirs primés et une défense précieuse).

Justyn Mutts (9 points en 15 minutes) a encore pesé à l’intérieur avant d’être gêné par les fautes, et le banc chalonnais a fait le travail, notamment Jordan Tucker (11 points) et Yanis Tonnelier (6 points, 4 rebonds, 2 passes).

Collectivement, l’Élan a encore dominé au rebond (36 à 24), preuve d’un vrai engagement physique. L’adresse extérieure reste perfectible (8/31 à trois points, 25,8 %). À l’intérieur, les Rouges et Blancs ont été efficaces (62,8 % à deux points) et solides sur la ligne (22/29, soit 75,8 %).

En face, Dijon a payé cher son manque d’adresse longue distance (5/28 à trois points, seulement 17,9 %) malgré un excellent Williams Narace (11 points, 8 rebonds) et la réussite quasi parfaite aux lancers (27/28).

Bref, ce derby s’est joué autant sur l’énergie et la défense que sur la lucidité collective. Chalon a imposé son rythme, son intensité, et confirmé que le meilleur club de Bourgogne, c’est toujours l’Élan !